Info Retraites 75
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9 janvier 2024À la Branche Télécom, les Protocoles d’Accords Préélectoraux (PAP) se multiplient et ne se ressemblent pas. Ce document obligatoire à la mise en place des élections du Comité Social et Économique (CSE), négocié entre l’employeur et les organisations syndicales, est un préalable au bon déroulement des élections. Raison pour laquelle nous répondons à toutes les invitations lancées par les employeurs afin d’être présents dans l’ensemble des entreprises. À cet effet, rappelons que pour être représentative et donc pouvoir négocier au niveau de la Branche, une organisation syndicale doit obtenir 8 % des suffrages exprimés. Il est donc important – sinon primordial – d’être présent partout où nous le pouvons, quelle que soit la taille de l’entreprise. C’est ce que nous faisons à la Branche Télécom en répondant à toutes les sollicitations. Par ailleurs, nous sommes convaincus que l’action syndicale reste le seul moyen de pouvoir s’implanter et se développer efficacement. La rencontre des salariés à travers les multiples réunions que nous organisons au sein même des entreprises est un vecteur essentiel à la réussite de la mission que nous nous sommes fixés. Une implantation nouvelle, c’est une victoire de plus pour FO face au combat de plus en plus rude de certaines organisations syndicales prêtent à tout pour pouvoir se frayer un chemin à travers la Branche. Et parce qu’une victoire ne peut s’obtenir seul, nous tenons à remercier le Secteur Communication de la fédération pour la mise en page professionnelle des tracts, particulièrement appréciés des salariés que nous rencontrons au fil des élections. Une collaboration efficace à laquelle nous tenons et qui permet à la Branche Télécom de se développer efficacement dans le temps. […]
19 décembre 2023Cette Commission Exécutive Fédérale est non seulement la dernière de l’année 2023 mais aussi la dernière de la mandature avant la tenue de notre prochain Congrès Fédéral du 19 au 23 février 2024 à Bordeaux. Consciente du travail syndical effectué sur l’ensemble de ces plus de 4 années, elle salue l’engagement de ses militants qui n’ont eu de cesse de porter haut et fort les valeurs de notre syndicalisme. Cette année 2023 a concentré un nombre important d’élections notamment dans notre champ de syndicalisation ; il y a là un vrai enjeu de représentativité. Et si notre volonté d’améliorer nos résultats demeure, elle s’accompagne parfois de désillusions comme à Orange. A cette occasion, les membres de la Commission Exécutive Nationale rappellent que la représentativité ne se joue pas uniquement à l’heure des urnes, elle se construit sur le long terme avec de nouvelles implantations dans les unités et services, avec de nouvelles adhésions, avec notre capacité à faire aboutir nos revendications. Les résultats à DPD, Néolog, Docapost, Chronopost, Nouvelle attitude,Free Illiad et Wifirst sont porteurs d’espoir pour l’ensemble de notre structure syndicale. Après la journée du 13 octobre 2023 qui a réuni plus de 200 000 manifestants à travers la France, après la multiplication des mobilisations notamment en Finlande, en Italie, en Irlande, en Autriche, en Grèce, en Pologne, la CEN exige de la Commission européenne et du gouvernement français qu’ils renoncent au retour à l’austérité. Nous continuerons de combattre la fragilisation des droits sociaux et des services publics en totale contradiction avec les besoins massifs d’investissements publics pour assurer des transitions verte et numérique avec une vraie politique industrielle de relocalisations. Nous dénonçons le désengagement de l’Etat qui affaiblit le service public républicain et favorise la privatisation. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires reste toujours une urgence sociale. La CEN dénonce la smicardisation des salariés à travers des grilles de plus en plus tassées. Elle exige, avec la confédération Force Ouvrière, des négociations d’ampleur permettant de revoir cette politique d’exonérations sur les cotisations sociales qui profite tant au patronat, que pour toujours en bénéficier, son intérêt reste le maintien des salaires dans une fourchette basse (moins de 1,6 SMIC). Nous revendiquons le retour à l’échelle mobile des salaires qui garantit l’indexation de chaque échelon sur l’inflation. Quel intérêt a le patronat de négocier quand revaloriser les salaires lui fait perdre le bénéfice des allégements de cotisations sociales (80 Mds en 2022) ? Il faut dire stop à la hausse de la pauvreté. Selon les derniers chiffres de l’INSEE, le taux de pauvreté était de 14,5% en 2021 contre 13,6% en 2020. La CEN dénonce et condamne le désengagement continu de la sécurité sociale qui conduit à une augmentation prévisible des cotisations mutuelles. La CEN avec ses retraités revendique une première étape de rattrapage de pouvoir d’achat par l’augmentation immédiate de 10% pour toutes les retraites. Dans ce monde ou les revenus du travail sont mis sous pression, les conditions financières pour l’acquisition d’un logement met hors jeu les classes moyennes et les plus jeunes et les chasse des centres urbains. Pour les membres de la CEN, le sentiment de paupérisation de cette population relève d’abord de ce fardeau. Dans la suite du report de l’âge du départ en retraite à 64 ans dont nous continuons d’exiger l’abrogation,, les membres de la CEN dénoncent le projet du gouvernement en matière d’assurance chômage, en effet il entend faire passer le taux d’emploi des seniors de 60/64 ans de 33% à 65% d’ici 2030. Dans le même temps, il alignerait la durée d’indemnisation des chômeurs de + de 55ans sur celle des autres chômeurs soit les faire passer de 27 à 18 mois d’indemnisation. Les membres de la CEN se félicitent du résultat de l’action menée contre la tentative gouvernementale de ponctionner les réserves de l’AGIRC-ARRCO. Ce résultat est à mettre au compte de notre persévérance dans la défense du paritarisme. Dans le cadre de la remise à l’ordre du jour d’une loi de programmation sur le Grand âge et l’autonomie, les membres de la Commission Exécutive rappellent leur refus des profits sur la dépendance. Les activités liées aux projets de vie des personnes en perte d’autonomie ne doivent pas entrer dans une logique marchande et concurrentielle. Alors que les combats perdurent dans la bande de Gaza et que le nombre de morts ne cesse d’augmenter, les membres de la Commission Exécutive Nationale appellent à l’arrêt immédiat des combats pour un cessez-le-feu immédiat et définitif, que cessent les bombardements, que soit lever le blocus ! et réaffirment leur solidarité envers toutes les victimes ; de même ils réaffirment leur rejet de toute forme de racisme et d’antisémitisme. Ce jour, journée internationale des Migrants, avec la Confédération, la CEN FOcom revendique le retrait du projet de Loi immigration, inutile et dangereux.Adoptée à l’unanimité [Déclaration de la Commission Exécutive Nationale du 19 décembre 2023] […]
18 décembre 2023Aujourd’hui de nombreux retraités postiers expriment leurs exaspérations vis-à-vis de leur entreprise et plus particulièrement de sa banque, sa filiale : La Banque Postale ! En effet, ils ne pensaient pas qu’après avoir travaillé à La Poste durant des décennies, à contribuer à son développement, à assurer le lien social avec les citoyens, cette dernière leur monterait autant de déconsidération en supprimant toute forme de reconnaissance. C’est tout simplement méprisable ! Depuis juin dernier, les 170 000 retraités postiers ne décolèrent pas. Il faut reconnaître que la réception des différents courriers de La Banque Postale (ex CCP), leur signifiant la suppression, au 1er janvier 2024, des derniers avantages bancaires qu’ils bénéficiaient encore sur leurs comptes courants, est une décision insensée. Lorsque les retraités ont débuté à La Poste, domicilier leurs éléments de rémunération sur un Compte Chèque Postal (LBP aujourd’hui), n’était pas un choix, mais une forme d’obligation de leurs chefs de service. Dans le cadre de l’action engagée, depuis 2022, visant à rappeler à La Poste ses engagements en termes de reconnaissance, de considération envers ses postiers et notamment ceux à la retraite, Force Ouvrière est réintervenue, lors de son audience, le 30 octobre dernier, pour dénoncer cette attitude et cette décision inacceptable. Au cours de cette rencontre auprès de la DRH du Groupe La Poste, nous lui avons remise une première série de 1400 signatures de retraités et futurs retraités, dénonçant cette décision et réclamant le maintien d’une reconnaissance,. Nous estimons, qu’en tant qu’entreprise qui se veut « sociale et citoyenne » La Poste et sa banque, doivent accorder à leur personnel cette reconnaissance que certaines entreprises pratiquent, même lorsque leurs salariés partent en retraite. Ce n’est pas en spoliant ses retraités que La Poste améliorera sa trajectoire financière, et limitera les effets de l’application de la réforme des retraites. Le remède qu’elle veut appliquer ne peut qu’aller à l’encontre du but recherché. Nous pensions avoir été entendus ! Face au silence de La Banque Postale, nous avons élaboré, fin novembre, une lettre des retraités et futurs retraités postiers à destination du Président de La Poste et de La Banque Postale. Elle doit entendre et comprendre, qu’en supprimant ce lien avec ce qui fut pendant plus de quarante ans leur seule banque, elle libère les postiers retraités de leur modèle économique, mis à mal, lui aussi, par le contexte invoqué dans ses courriers. À défaut de toute reconnaissance, ne voulant plus être une charge pour La Poste, les retraités pourraient se tourner vers d’autres banques plus réceptives à leurs intérêts particuliers et financiers. Force Ouvrière entend poursuivre son action afin que La Poste redonne aux postiers toute la considération qu’ils sont en droit d’attendre ! Paris, le 15 décembre 2023 Christine BESSEYRE Secrétaire Générale […]
9 octobre 2023FO constate et déplore malheureusement une nouvelle fois que le conflit et les violences l’emportent entre Israël et la Palestine. A nouveau, FO en appelle à ce que la communauté internationale agisse effectivement pour que cessent immédiatement les violences dont sont principalement victimes les populations civiles, les travailleurs et leurs familles dont beaucoup d’enfants. Un cessez- le-feu immédiat, l’arrêt des hostilités et l’établissement des conditions assurant à la population de vivre en sécurité et d’accéder aux besoins fondamentaux (soins, alimentation, logement) sont indispensables. Avec la Confédération Syndicale Internationale, FO considère que la solution acceptable et durable est la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et le lancement de négociations pour l’établissement des conditions économiques et sociales indispensables à la coexistence pacifique et en démocratie des États israéliens et palestiniens. Communiqué de presse FO – Israel – Palestine – Cessez-le-feu immediat […]
3 octobre 2023Mayotte est un archipel situé dans l’océan Indien. Le chef-lieu, Mamoudzou se trouve sur la plus grande île qu’on nomme Grande-Terre et compte près de 75 000 habitants soit autant que Cannes ou La Rochelle. C’est en 2009 que les mahoraises et les mahorais décident, par référendum, de devenir un « département et région d’outre-mer » (DROM), le 101ème département français. L’officialisation de ce statut a eu lieu le 31 mars 2011. Les compétences du Conseil Général et du Conseil Régional sont réunies dans une même assemblée entraînant une uniformisation du système social comme l’augmentation des minima sociaux ou l’instauration du RSA. Mais l’intégration administrative de l’île de Mayotte n’empêche pas une situation sociale qui demeure difficile. Les mahorais sont-ils sur un même pied d’égalité en termes de santé, d’éducation, de services publics que les français de métropole ? Au regard de diverses statistiques, nous sommes en droit d’en douter. Qu’en est-il à La Poste ? 210 postiers sont présents à Mayotte, représentant les branches courrier-colis (130) et réseau (80). La Poste met-elle les moyens pour que les conditions de travail de ses salariés et fonctionnaires soient optimales ? Non, définitivement non ! En témoigne l’expertise du cabinet Technologia concernant une réorganisation à la PDC de Chirongui, initiée par FO Com et démontrant que l’absence de structure ne permet pas à l’ensemble des postières et des postiers de s’épanouir dans leurs activités. Le rapport dénonce notamment la vétusté et l’exigüité des locaux, l’absence de salle de repos digne de ce nom, des risques accrus de troubles musculosquelettiques… Il met en lumière aussi les difficultés que pourraient rencontrer les postiers dans l’exercice de leur fonction (routes non-goudronnées, trafic difficile, topographie des lieux non-alignés sur les standards d’adressage…). Il ressort également que les postiers mahorais ont le dégradant ressenti d’être considérés comme des agents de seconde zone, de ne pas avoir les mêmes droits en termes de santé et sécurité que leurs collègues métropolitains. L’absence d’assistants sociaux, de médecins du travail sur le territoire ne leur permet pas de libérer leur parole et de faire part de leur souffrance. FO Com, présents et constructifs ! Malgré ces conditions difficiles, l’équipe FO Com de Mayotte, sous la houlette de Abdoul Karim KAMARDINE soutenue par le responsable des DROM à la Fédération, Thierry NICOLAS, travaille dur et négocie fermement avec La Poste en bons connaisseurs des spécificités locales, par exemple, en signant, récemment, un accord historique portant sur la reconduction d’une allocation spécifique d’accompagnement à la retraite pour les personnels rattachés comme fonctionnaires. NON MAIS À L’EAU QUOI ! L’île fait face à une pénurie d’eau potable à tel point que le réseau est coupé parfois pendant 24 heures. Quand il est réactivé, et par recommandations de l’ARS, il ne faut pas boire cette eau pendant au moins 12 heures, le temps que tout cela s’écoule dans les tuyaux ou alors, il faut la faire bouillir avant de la consommer… Pratique n’est-ce pas ? L’équipe FO Com de Mayotte a alerté la Poste, via le CHSCT sur ce sujet et réclamé que chaque agent bénéficie d’une bouteille d’eau potable par jour et que des citernes soient installées sur les sites pour des raisons évidentes d’hygiène : actuellement, nos collègues « tirent la chasse » avec un seau d’eau stockée dans une bassine ! Délirant ! Mais ce qui est plus délirant encore, c’est la réponse de La Poste : « Pour les bassines, nous avons prévu des couvercles pour éviter la prolifération des moustiques ». CQFD […]
22 septembre 2023La hausse des prix conjuguée à la mise en place de politiques d’austérité pour les plus modestes commande une riposte syndicale d’ampleur. L’inflation s’installe et les prix ne cessent d’augmenter, avec par exemple les prix des denrées alimentaires qui contribuent à hauteur de 45% à l’inflation globale ! L’urgence salariale est plus que jamais une urgence sociale. Réunie le 30 août dernier, l’intersyndicale nationale interprofessionnelle a ainsi décidé de s’associer à l’appel européen de mobilisation le 13 octobre prochain [Communiqué de l’intersyndicale] . Au-delà des salaires, il s’agit également de dénoncer des politiques d’austérité qui, comme nous l’avons maintes fois dit, sont dangereuses économiquement, socialement et démocratiquement. Il s’agit aussi de faire, enfin, de l’égalité Femmes-Hommes une réalité. Cette journée est un tremplin, un début d’élargissement de la contestation et de la mobilisation à l’échelle européenne. Des décennies de politiques comptables et de restrictions budgétaires ont mis à mal nos services publics, notre protection sociale et nos équipements publics. Le paritarisme est remis en cause par les injonctions du gouvernement notamment en ce qui concerne l’assurance chômage. Notre salaire différé est pillé par les nombreuses et répétitives exonérations patronales au profit du capital. Aujourd’hui, les salariés payent deux fois : par la remise en cause de leur salaire différé (moins de droits sociaux) et par les contributions CSG, RDS… La défense du pouvoir d ‘achat a toujours été un constant fil rouge pour FO Com, Force Ouvrière est bien le syndicat de la fiche de paye. Ensemble construisons le rapport de force ! Le 13 octobre, tous en grève, tous dans la rue ! Tract fédéral – 13 octobre, tous mobilisés tous concernés! Tract intersyndical – 13 octobre mobilisation intersyndicale et européenne   […]
DOSSIERS
9 janvier 2024Le chemin menant au respect du droit de l’Union par la France est un chemin ardu, long et pénible. Pour donner un exemple, entre l’arrêt Tyco, sur le temps de trajet des travailleurs itinérants de 2015 et sa mise en œuvre par le juge français, il a fallu 8 ans. L’Europe adopte des directives. Ce sont des textes qui définissent les objectifs à atteindre, mais laissent aux États le choix de les faire appliquer. C’est donc chaque été que va être adopter un texte qui transposera les objectifs de la directive dans son droit interne. Un particulier, qu’il soit salarié ou fonctionnaire, le droit européen ne distinguant pas entre les deux, ne peut pas invoquer une directive, mais uniquement la loi qui l’a transposée. Le hiatus est donc ancien, entre la conception européenne des congés, et la conception française. Le 17 juillet, l’État Français a été condamné. C’est la Cour administrative d’appel de Versailles, formation plénière, 17 juillet 2023, n° 22VE00442 qui vient rappeler que le retard de transposition d’une directive européenne est susceptible d’engager la responsabilité de l’État en réparation du préjudice moral subi de ce fait par les salariés. Deux mois après, la Cour de cassation est venue en tirer les conséquences. Dans plusieurs arrêts, rendus en tir groupé le 13 septembre, elle écarte des articles du Code du travail comme étant contraires à cette directive (Cass. soc., 13/09/2023, n°22-17340 à n°22-17342 ; n°22-17638 ; n°22-10529 et n°22-11106). La différence, c’est qu’ici, ces arrêts sont directement invocables devant le juge par les salariés. Quels sont les 3 points abordés dans ces arrêts ? Le Code du travail dit qu’un salarié en congé de maladie, ou victime d’un accident n’acquiert pas de droit à congé pendant cette période. La Cour de cassation, eu égard à l’article 31§2 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, sur le droit au repos, écarte les dispositions du droit français qui ne sont pas conformes au droit de l’Union européenne. Ainsi, elle juge que les salariés atteints d’une maladie ou victimes d’un accident, de quelque nature que ce soit (professionnelle ou non-professionnelle) ont le droit de réclamer des droits à congé payé en intégrant dans leur calcul la période au cours de laquelle ils n’ont pas pu travailler. Le second point du Code du travail dispose que si un salarié est en accident du travail il acquiert bien des congés, mais en application du droit français, ce calcul ne pouvait pas prendre en compte plus d’un an d’arrêt de travail. La Cour de cassation, toujours eu égard à l’article 31§2 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne sur le droit au repos, écarte les dispositions du droit français qui ne sont pas conformes au droit de l’Union européenne. Ainsi, elle juge qu’en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, l’indemnité compensatrice de congé payé ne peut être limitée à un an et que le calcul doit se faire sur l’intégralité de la période d’arrêt. Le troisième point est de savoir quel est le point de départ de la prescription d’une demande d’indemnité de congé payé (ICP). Le droit français fixe à 3 ans le délai de prescription des sommes de nature salariale, dont fait partie l’ICP. La Cour de cassation a ici un raisonnement en deux temps : elle rappelle d’abord qu’il existe une période déterminée au cours de laquelle le salarié doit prendre ses congés payés. Ce n’est que lorsque cette période s’achève que commence à courir le délai de prescription de l’indemnité de congé payé. Mais elle ajoute ensuite qu’en application du droit de l’Union, le délai de prescription de l’indemnité de congé payé ne peut commencer à courir que si l’employeur a pris les mesures nécessaires pour permettre au salarié d’exercer effectivement son droit à congé payé. Dans cette affaire, la salariée n’a pas été en mesure de prendre des congés payés au cours de ses 10 années d’activité, puisque l’employeur n’avait pas reconnu l’existence d’un contrat de travail. Dès lors, le délai de prescription ne pouvait pas commencer à courir. À partir de quand ces décisions devraient s’appliquer aux entreprises ? En théorie, les jurisprudences de la Cour de cassation sont rétroactives. Elles s’appliquent dès qu’elles sont publiées et sont rétroactives, donc s’appliquent aux litiges nés ou à naître et non encore prescrits. Il est donc clair que la 3e jurisprudence, qui lie la prescription au fait d’avoir mis en capacité le salarié d’exercer son droit à congé va beaucoup inquiéter les entreprises, puisqu’elles n’ont jamais mis en capacité les salariés concernés de bénéficier d’un droit qui ne figurait nulle part à ce moment. On a donc une forte probabilité que le patronat réveille le gouvernement pour que soit pris le plus vite possible un texte pour remettre le droit interne en conformité avec le droit de l’Union, tout en limitant les effets dans le temps (ce que le droit de l’Union n’interdit pas). Donc, en théorie, un salarié concerné pourrait agir tout de suite devant le juge, mais le risque est de voir arriver, alors que son affaire est en cours, une loi qui, s’imposant au juge, viendra limiter ou annihiler ses prétentions. Il semble donc plus prudent de passer par une voie non-contentieuse, soit individuelle via une requête aux services RH, soit collective via la négociation d’un accord qui permettra de sécuriser la situation. Depuis le 1er juillet 2021, à la naissance d’un enfant, le père ou le second parent bénéficie désormais d’un congé de paternité et d’accueil de l’enfant de 25 jours et de 32 jours en cas de naissance multiple (contre 18 jours auparavant). À cette période, s’ajoute également les 3 jours de congé de naissance ce qui porte la durée totale du congé à 28 et à 35 jours. Ce congé fut pourtant un long combat débuté dès les années 40. Seulement 3 jours étaient accordés pour les nouveaux père et les années passèrent sans réelle évolution. En 2001, il est porté à 11 jours consécutifs à prendre dans les mois suivant la naissance. En 2021, 71 % des pères éligibles au congé paternité ont pu bénéficier de ce droit de près d’un mois. Pour FO, l’allongement de la durée du congé paternité permet aux pères et au second parent de mieux appréhender la venue d’un enfant. Il est essentiel pour le bien-être et le développement de l’enfant, c’est pourquoi, il est indispensable qu’il soit pris intégralement. Pour FO, si l’allongement de ce congé est une bonne chose pour replacer la France dans la moyenne des pays européens, cela reste insuffisant pour réellement atteindre l’égalité femme – homme. […]
9 janvier 2024Parce que la compréhension du monde du travail, ses enjeux, ses défis à relever et ses solutions potentielles, dépend d’une vision structurelle de la société́ et d’une réflexion commune, notre syndicalisme libre et indépendant permet de renforcer et de fédérer les luttes sociales face à l’asymétrie du rapport de force entre salariés et détenteurs du capital, face à l’obstination des gouvernements. Parallèlement à des négociations collectives efficaces, les salariés doivent prendre conscience de la nécessité de changer l’équilibre du pouvoir par l’adhésion syndicale ou par les mobilisations contre la remise en question de leurs droits. Les syndicats doivent être à la table des discussions et surtout des négociations. Les négociations collectives améliorent les normes en faisant progresser la justice sociale et économique, en réduisant les inégalités C’est le message donné lors du dernier congrès mondial d’UNI Global Union ces derniers jours d’août. Malgré le recul des négociations observées ces dernières années, un changement s’opère, faible chez certains, fort chez d’autres. D’un côté le taux de syndicalisation a diminué de moitié pour être à 16 % en 2020 mais aujourd’hui, les effectifs syndicaux totaux augmentent. Le taux de syndicalisation est plus élevé chez les femmes. Le nombre de travailleurs couverts par une convention collective a baissé de 37 % en 2000 à 32 % en 2020. Dans les pays où la négociation sur le lieu de travail ou dans l’entreprise est la norme, la couverture moyenne est de 16 % contre 72 % lors de négociations avec plusieurs employeurs ! Pour autant, en Ouganda, Jane KATUSABE a réussi le pari de faire adopter une convention collective chez Carrefour couvrant 7 magasins, plus de 500 travailleurs dont près de 300 syndiqués ! La baisse des effectifs syndicaux n’est pas le reflet d’une perte d’intérêt pour le syndicat mais une volonté délibérée de diluer la négociation sectorielle, à réduire les droits du travail, à démanteler les syndicats. Le e-commerce dans sa course au moins-disant dans la chaîne d’approvisionnement ou les lois de représentativité française en sont des exemples. Aujourd’hui encore, à l’heure où les ventes en ligne connaissent un surcroît d’activité, que l’économie mondiale rencontre un problème de sourcing, en matières premières comme en main d’œuvre et que la demande est extrêmement variable, la supply chain* est plus que jamais au cœur des tensions. La livraison, en tant que dernier point de contact client dans le tunnel de vente, fait de la logistique la clé de voûte de la satisfaction client. Les millenials et la génération Z sont les consommateurs qui centralisent désormais l’attention du commerce mondial et parmi leurs attentes, certaines ne peuvent être atteintes que par « une logistique efficiente ». Ainsi, instantanéité, personnalisation, éthique et éco-responsabilité, le tout au juste prix, sont les mots-clés qui doivent guider les parcours client. C’est « je veux mon paquet maintenant ». Mais cette tendance a un coût notamment pour les travailleurs, celui de l’utilisation par les entreprises de la sous-traitance. Cet outil permet aux entreprises de réduire leurs coûts mais depuis quelques années, la tendance est à la sous-traitance de la sous-traitance jusqu’au faux auto-entrepreneur. * supply chain : correspond aux différentes étapes liées à la chaîne d’approvisionnement, de l’achat des matières premières à la livraison d’un produit ou service. Le vent en poupe par grande marée À contrario, le soutien de l’opinion publique aux syndicats est croissant : aux États-Unis, 71 % de la population se déclare favorable aux syndicats, notamment chez les jeunes, la génération Z. Le nombre record de travailleurs en témoigne lors des grèves au Royaume-Uni, en France ou encore en Allemagne. Partout ailleurs, le taux de syndicalisation a augmenté, de 10 % au Népal, la Turquie atteignant 13 %. La négociation collective permet un taux d’emploi plus élevé, une meilleure intégration des groupes vulnérables et à moins d’inégalités salariales. De nombreux économistes et institutions politiques, traditionnellement hostiles aux syndicats, reconnaissent aujourd’hui l’importance de leur rôle. C’est le cas de l’OCDE dès 2022 qui a déclaré que «  le renforcement de la négociation collective est essentiel pour assurer une répartition équitable du choc de l’inflation entre les travailleurs et les employeurs ». La mondialisation ne peut être qu’économique, elle doit être sociale Concernant le juste partage des richesses, les combats sont bien identifiés. FO dénonce la faiblesse des dispositions de contrôle et le maintien de dispositifs d’optimisation qui favorisent l’évitement fiscal. De plus, les aides accordées aux entreprises sans contrepartie sur les salaires ou l’emploi viennent s’additionner aux différentes politiques d’austérité. La situation actuelle est à l’évidence caractérisée par une répartition profondément inéquitable du rapport de force qu’il soit entre employeurs et salariés, ou entre citoyens et gouvernants. Sans compter les scandales financiers, la spéculation et les profits financiers qui sont à des niveaux records. Cette évaporation des richesses se fait au détriment de l’accès à une protection sociale pour tous, de l’investissement dans les infrastructures et services publics. L’Union européenne a reconnu l’importance d’étendre la couverture des négociations collectives dans la récente directive sur le salaire minimum. Ces évolutions confortent le choix de FO Com d’être partie prenante dans des négociations avec des multinationales comme Orange ou Geopost (négociation d’un avenant à l’accord mondial de 2017) ou encore au niveau européen au sein de la Conférence Européenne des Syndicats avec la négociation d’un accord sur le télétravail et le droit à la déconnexion devant aboutir à une directive européenne. Nous sommes dans un tournant où les salariés se constituent en syndicats chez Amazon, Starbucks, etc., manifestent pour leur droits (personnel d’entretien, écrivains face à l’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision). Il est temps de prendre le virage car comme le disait un sénateur américain, « le changement c’est maintenant » ! L’évolution des entreprises logistiques dans le monde Avec les nombreux confinements, la crise sanitaire a permis un développement sans précédent du e-commerce et des entreprises multinationales de logistique. Avec l’inflation et la crise géopolitique, le trafic s’est stabilisé et progresse plus lentement que prévu mais il est toujours en croissance par rapport à 2019. Cet accroissement de colis a permis de pallier partiellement à la chute du trafic courrier des postes historiques dans le monde. À UNI Poste et Logistique et au sein de l’instance du dialogue social postal Européen, FO Com veille aux conditions de travail de tous les salariés et nous demandons que le devoir de vigilance soit respecté dans tous les pays. Ces entreprises de logistique emploient trop de personnel sous-traitant et FO Com, lors des discussions dans les instances de l’UNI, demande régulièrement la diminution de la sous-traitance et l’internalisation d’emploi à temps complet. C’est pour ces raisons qu’UNI avec les entreprises DHL et DPD Geopost ont contracté des accords. En Allemagne avec DHL, UNI a mis en place un protocole en 2017, renouvelable tous les trois ans. Il tient compte des répercussions de la nouvelle législation allemande sur le devoir de vigilance et les derniers défis du secteur. Ce travail permet de réduire les inégalités entre travailleurs et de négocier des conventions collectives pour protéger les salariés. Avec Amazon, ce genre de négociations est encore impossible, ce géant continuant d’engranger d’énormes bénéfices sans se soucier du bien-être et des salaires de ses personnels. À DPD Geopost, FO Com et les autres syndicats français affiliés à UNI ont entamé des négociations sur un nouvel avenant à l’accord mondial signé en 2017. Cet avenant a pour objectif de prendre en compte le développement de l’entreprise, son expansion rapide en externe afin de devenir un leader mondial de la logistique, et son recours à la sous-traitance (80 % des livraisons au niveau mondial). L’objectif est aussi de pouvoir créer des syndicats dans les filiales de DPD Geopost, actuellement dans la filiale JadLog en Amérique du Sud, également en Asie dans l’entreprise Ninja-Van pour construire un dialogue social pour défendre les travailleurs. DPD Geopost est la première entreprise logistique à avoir engagé des actions contre la décarbonisation, sa trajectoire zéro émission nette d’ici 2040 a été approuvée par l’initiative Science Based Targets (SBTi). Par contre, DPD Geopost n’est pas majoritaire dans toutes ses filiales mondiales, donc il leur est souvent difficile de contrôler le bon fonctionnement de leur dialogue social. Cet avenant à l’accord mondial devrait aboutir à une signature avant fin 2023. Pour FO Com, cet avenant est important, il permettra d’avoir des indicateurs chiffrés et précis sur le respect du devoir de vigilance lors des prochaines commissions de suivis annuelles et d’améliorer les conditions de travail de tous les employés des filiales DPD Geopost du monde. Congrès UNI GLOBAL UNION : Paix et respect des droits humains Les délégués du dernier congrès mondial d’UNI Global Union ont rappelé leur objectif d’un monde pacifique, libéré de la peur, fondé sur la reconnaissance universelle des droits humains, et dans lequel la paix et la démocratie reposent sur la pleine application du droit international. Seule la justice sociale et un niveau de vie décent pour toutes et tous permettront d’établir une paix universelle et durable. C’est ce qu’a demandé Edwin P. Eagea, vice-ministre du travail colombien lors de la première intervention sur ce thème : il a évoqué dans son pays la faible espérance de vie des syndicalistes, hommes de loi ou politiques en faveur de plus de justice sociale. Oksana Slobodiana représentant les syndicats de la santé en Ukraine a remercié tous les délégués ayant soutenu les syndicalistes ukrainiens ainsi que l’aide internationale face à la guerre, à la remise en cause de leurs conventions collectives. Elle a rappelé le combat pour des salaires décents des salariés en première ligne que sont les personnels de la santé. Le témoignage de Phila C Mthethwa d’Eswatini a démontré le harcèlement des syndicalistes et leur licenciement voire leur fuite à l’étranger pour ne pas subir de violences. Plusieurs autres délégués ont dénoncé les violations des droits des femmes dans les conflits armés et demandent que les agresseurs soient traduits en justice, que les gouvernements consacrent des ressources suffisantes pour aider et protéger les femmes et les enfants qui ont été utilisés comme armes de guerre. FO Com a défendu l’idée qu’il faut s’engager à défendre et à lutter pour étendre les droits à la liberté d’association, d’expression et de réunion, qui constituent les fondements de la démocratie. Concrètement, c’est ce que défendent par exemple les affiliés français dans l’avenant en cours de négociation au sein de Geopost. Les délégués ont également et largement plaidé pour la protection des lois et des libertés, pour des médias libres et indépendants, pour une véritable politique de désarmement. Ils ont également débattu des situations en Palestine, au Myanmar comme dans d’autres pays. Le Congrès a adopté sa motion sur la démocratie et les droits humains, d’une part en rappelant son soutien indéfectible aux travailleuses et travailleurs ainsi que les militants confrontés à la violence, à l’occupation ou à la dictature, là où il n’existe pas d’État de droit ni de garantie des libertés démocratiques, d’autre part en dénonçant les violations des droits des femmes dans les conflits armés et l’exploitation des enfants comme armes de guerre. Au final, le Congrès mondial appelle la communauté internationale à investir dans un dialogue mondial pour s’accorder sur des mesures visant à prévenir les conflits, à mettre fin aux conflits existants et à reconstruire après la guerre de manière juste et durable. Portrait d’un des grands leaders mondiaux du syndicalisme indépendant Léon Jouhaux À seulement 30 ans, le 12 juillet 1909, il est élu Secrétaire général de la CGT par 35 voix face à 20 bulletins blancs. Ce n’est pas un hasard si son premier article dans La Voix du Peuple titre : « Pour l’unité ouvrière ». Avant la Première Guerre mondiale, il devient une personnalité du syndicalisme mondial en participant aux conférences de Paris et de Zürich, voyageant régulièrement au Royaume-Uni et en Allemagne. Voyant la guerre poindre, il tente jusqu’au dernier moment de convaincre son homologue allemand d’empêcher la grande « boucherie ». Au lendemain de la Grande guerre, il inspire le programme minimum de la CGT : création du Conseil national économique du travail, nationalisations, contrôle ouvrier et paritarisme. Face à la montée de la minorité communiste, il tente pendant trois ans de conserver l’unité de la Confédération. Il ne pourra empêcher la création de la CGT-U (Unitaire) contrôlée par le nouveau Parti communiste. En parallèle, il poursuit son activité internationale, devenant l’un des pères fondateurs du BIT (Bureau international du travail), étant aussi élu vice-président de la Fédération syndicale internationale. Le régime de Vichy le fait arrêter le 26 décembre 1941 car il avait commencé à organiser la résistance syndicale. Toujours rassembleur et chantre de l’unité, pendant deux ans, il va refuser la scission, pensant que dans le contexte, les ex-confédérés vont finir comme il le dit sur la paille. La situation est intenable. Après 38 ans de secrétariat général, il démissionne de la CGT pour devenir en avril 1948, le premier président de la nouvelle CGT-FO. En 1951, Léon Jouhaux reçoit le prix Nobel de la Paix. Condition essentielle de tout progrès social et fondement de notre engagement internationaliste, cet idéal de paix doit être réaffirmé comme valeur fondamentale constitutive de la construction européenne. Un idéal que Force Ouvrière se refuse à voir dévoyé par un libéralisme à outrance et un capitalisme tout-puissant, propices à une guerre, même économique, entre pays, entre régions, entre entreprises, une guerre de tous contre tous. Pour le pouvoir d’achat, les travailleurs se mobilisent Des géants de l’automobile contraints de céder Après six semaines d’une grève inédite, le syndicat UAW et les trois grands constructeurs automobiles américains sont parvenus à des accords records permettant une hausse du salaire de base de 25 % sur les quatre années de la convention collective. Les retraités verront des primes leurs être attribuées, de multiples grilles salariales disparaîtront et des avantages sociaux ont été remportés. Fort de 45 000 grévistes et d’une organisation des travailleurs ciblant les trois entreprises simultanément, UAW s’est réjoui de constater cette force de levier, absente depuis des décennies parmi les travailleurs. Mais qui dit profits records dit accords records, non ? Une chose est sûre, la grève a récompensé ces ouvrières et ouvriers de l’industrie automobile dont l’engagement et les sacrifices furent remarquables après la crise de 2008. Les britanniques en lutte contre l’austérité Avec l’inflation la plus élevée du G7, un million et demi de jours de grève ont été dénombrés en 2022 au Royaume-Uni. Les travailleurs ont mis fin à 18 jours de grève en 2022. CWU a indiqué que cet acte ne constituait en aucun cas une approbation de l’offre d’augmentation salariale portée à 10 % sur trois ans, à laquelle viennent s’ajouter une prime de 500 livres et des aménagements de journées de travail. CWU a assuré être maintenant tourné vers les salariés pour s’assurer que leur voix continue d’être entendue, dans un contexte d’instabilité politique et d’une augmentation sans précédent du coût de la vie. Au Bangladesh, les travailleurs du secteur textile se battent pour une vie décente Des grèves pour sortir de la précarité ont éclaté dans des usines textiles au Bangladesh, deuxième exportateur mondial dans ce secteur. Elles créent une richesse estimée à 85 % des 55 milliards de dollars d’exportation du pays. Assis jusqu’à 18h par jour, les salariés exigent un quasi triplement de leur salaire mensuel, actuellement à 8 300 takas (environ 68 euros). Cette revendication n’a rien d’hasardeux ni d’ubuesque puisque le seuil pour sortir de la pauvreté est estimé à 23 000 takas. Au-delà de l’augmentation de leurs revenus, les travailleurs exigent également de meilleures conditions de travail. Ce secteur voit des cadences infernales de productivité poussées par des grandes marques qui ont fortifié leur logique perverse de production de masse. […]
9 janvier 2024Le mercredi 2 août marquait cette année le « jour du dépassement de la Terre », c’est-à-dire la date à laquelle l’entièreté des ressources fournies par la planète en une année était consommée. À cette date nous avons donc commencé à vivre à crédit sur la nature. Pour repère, en 1971, le monde vivait à peu près en équilibre. En France, ce jour du dépassement se situait au 5 mai 2023. Dans ce mauvais classement, l’hexagone se situe au 7ème rang mondial, les États - Unis, l’Australie et la Russie figurant sur le podium ! Un modèle pour demain… La « révolution consumériste » n’a pas dit son dernier mot, et le capitalisme mondial continue de susciter de nouveaux besoins, de nouveaux désirs et donc de l’obsolescence programmée. L’économie linéaire reste le modèle ultra dominant : on extrait les ressources, on les transforme, on les consomme et on finit par les jeter. Demain, le concept est d’allonger les cycles d’utilisation, d’éviter la mise en décharge et le prélèvement des ressources naturelles. Il s’agit de sortir de la vision : produire, acheter consommer, jeter ; pour entrer dans l’ère des « 4 R » : Réutiliser, Réparer, Recycler, Réduire. Il convient d’assurer une moindre dépendance aux matières premières. Le succès du concept d’économie circulaire prend racine au tournant des années 2010, au lendemain de la crise financière de 2008 avec l’explosion des cours des matières premières et de la crise climatique. Depuis, la pandémie du Covid-19, la répétition des catastrophes naturelles, la guerre en Ukraine n’ont fait qu’amplifier le phénomène. La solution serait fondée sur le cercle, d’éternel retour. Les acteurs publics et privés se sont lancés dans cette nouvelle économie. Les agences de notation ne sont pas en reste, elles fabriquent des grilles d’évaluation, elles travaillent sur des données (ORPEA meilleur élève de sa classe ?) le tout sans enquête de terrain. Ainsi en matière d’ESG (Environnement – Social – Gouvernance), le Groupe La Poste se voit largement qualifié pour sa politique en matière d’insertion des personnes en situation de handicap et pour l’importance de sa flotte de véhicules électriques, malgré l’existence d’un taux de suicides important et des congés de maladie traduisant le malaise social rampant dans l’entreprise. La loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) Cette loi date du 10 février 2020, elle n’a guère qu’un peu plus de trois ans, l’enthousiasme gouvernemental a pris le temps pour se traduire dans un texte législatif. Elle se décline en cinq grands axes : sortir du plastique jetable – mieux informer les consommateurs – lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire – agir contre l’obsolescence programmée – mieux produire. Notre quotidien a ainsi vu l’interdiction des produits plastique à usage unique, la fin de la vaisselle jetable dans les fast-food (pour les repas consommés sur place), la généralisation de la collecte des emballages plastique, l’interdiction d’éliminer les invendus non-alimentaires, la mise en place du « bonus réparation » pour les appareils électriques et électroniques, la suppression des tickets de caisse. D’autres mesures sont à venir : indice de réparabilité, indice de durabilité sur les produits électroniques, développer la consigne… Optimiser pour une meilleure profitabilité L’économie circulaire sonnerait ainsi le glas de l’obsolescence accélérée, nerf de la guerre du modèle consumériste, prédateur de la planète. L’idée de mise en place d’un circuit court est séduisante. Le recyclage permettant de relocaliser sur le territoire la production de matériaux dont l’appareil productif a besoin. En première analyse, la satisfaction du consommateur est préservée à moindre coût et à moindre prédation sur l’environnement. Produire la même utilité à moindre coût, cela s’appelle « optimiser », fonction originelle du calcul économique. Les grandes entreprises de l’industrie et du commerce ont bien saisi qu’il y avait là de nouveaux profits potentiels et qu’en plus, cela permettait de verdir leur image. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Et s’il est un art où le capitalisme excelle, c’est bien celui de rentabiliser les bonnes intentions. L’économie circulaire vise la voie de la décroissance et de la décarbonation, elle vise à garantir le maintien de notre « confort » tout en garantissant l’avenir. Récupérée par le système, elle devient un nouveau filon d’affaires au bilan carbone plus que douteux ! Un engagement sociétal et social Selon le syndicat professionnel regroupant 1 200 entreprises et près de 34 000 emplois, l’année 2023 s’avère décevante pour la quasi-totalité des 12 filières de recyclage. La baisse de la consommation est passée par là, moins de produits consommés, ce sont autant d’emballages collectés en moins. La collecte de déchets est en baisse de 4,5 %. À cela s’ajoute la baisse des cours des matières recyclées. L’inflation et la baisse du pouvoir d’achat sont aussi passées par là. Force Ouvrière le dit et le répète, les politiques de mise en œuvre de la transition écologique se doivent d’investir dans la R&D afin d’élargir les possibilités de recyclage à l’ensemble des matières et matériaux. Cet investissement doit s’accompagner de la valorisation des métiers du recyclage que ce soit en usine ou dans les ateliers de réparation et de reconditionnement. L’occasion est ici donnée de maintenir et de développer des emplois de qualité dans un avenir durable et plus juste. La transition écologique requiert une vision prospective des emplois et des compétences et une offre de formation adaptée aux nouvelles exigences en matière de qualification et d’expertise. Les travailleurs et leurs représentants ne peuvent être ignorés dans les transformations qui s’annoncent. Dans nos domaines d’activités, nous attendons de nos entreprises qu’elles associent à leurs engagements écologiques des engagements socialement responsables. Ainsi, la prise en compte des enjeux environnementaux ne peut servir à la réduction du nombre de sites et à la densification des sites restants. Tout au contraire, la transition écologique doit permettre de favoriser la proximité géographique dans nos entreprises en charge de services publics. Soutenir la mobilité bas carbone ne peut en aucun cas justifier une restriction de l’usage de véhicules de service par manque de véhicules électriques disponibles ou encore, inciter des salariés qui ne le souhaiteraient pas à télétravailler. Pour FO Com, être socialement responsable c’est investir dans l’emploi durable face à l’emploi jetable, c’est respecter les conditions de travail et les améliorer ! […]
9 janvier 2024Non à leur suppression, La Poste doit revoir sa position ! Aux prétextes de difficultés financières et du coût que cela représentait dans ses comptes, La Banque Postale (LBP), filiale du Groupe La Poste, a décidé arbitrairement de supprimer au 1er janvier 2024, les derniers avantages bancaires accordés aux retraités (et par conséquent aux futurs retraités). Exit le taux de découvert préférentiel, la rémunération des comptes courants à hauteur du livret, la cotisation gratuite et les points Adesio offerts. Déjà en 2005, au motif que l’URSSAF estimait que la carte bleue gratuite accordée aux postiers retraités s’apparentait à un avantage en nature devant être provisionné, La Poste en avait supprimé le bénéfice. Face à l’indignation de la Fédération FO Com (FO PTT à l’époque) et à l’action engagée recueillant près de 30 000 signatures, La Poste proposait un nouveau dispositif de compensations mais bien en deçà de ce qui existait. Ce sont ces derniers que la filiale de La Poste veut supprimer pour des raisons économiques! Force Ouvrière n’accepte pas cette décision injuste, ni les arguments avancés. Les retraités ne sont pas responsables des aléas économiques de l’entreprise dus souvent à des orientations stratégiques contestables. Même si la réforme des retraites, que nous avons combattu et qui a conduit à reculer de deux ans l’âge légal de départ, astreint à provisionner davantage ses comptes, rien n’oblige l’entreprise à avoir de la considération pour les femmes et les hommes qui ont assuré pendant des décennies (ou assurent aujourd’hui), son développement et sa pérennité. Plusieurs actions ont été engagées depuis 2022 pour la reconquête de nos avantages perdus et plus récemment encore contre cette décision (tract, pétitions régionales, déclaration au CT condamnant la dernière décision de LBP…). FO enfin entendue ! C’est dans ce contexte que le 30 octobre dernier, une délégation FO Com était reçue par la DRH du Groupe La Poste. Pour une entreprise qui se veut citoyenne et sociale, cet ukase constitue un acte de déconsidération inacceptable envers les retraités et futurs retraités. Ce n’est pas en taxant les retraités postiers, qu’elle résoudra ses problèmes ! Arguments à l’appui (remise de pétitions exigeant l’abandon de cette décision et le retour à une meilleure considération, courriel de mécontentement de retraités…), nous avons rappelé nos revendications en matière d’avantage commercial (exemple : gratuité de la carte bancaire) et indiqué que La Banque Postale, au lieu de supprimer les avantages aux retraités, de perdre une clientèle fidèle, devrait plutôt s’interroger sur les raisons qui conduisent de nombreux actifs à ne pas ou ne plus être clients. Les décideurs de La Banque Postale sont-ils insouciants et irresponsables ? Le traitement qu’ils désirent infliger aux retraités pour sécuriser leurs finances ne sera-t-il pas pire que l’objectif recherché ? La DRH du Groupe reconnait que cette décision aurait mérité une approche plus pertinente permettant de prendre en compte la reconnaissance due aux postiers retraités et de mieux anticiper le risque financier que cette décision pourrait générer. Dans ce sens, elle informe qu’elle a demandé à La Banque Postale de proposer un dispositif d’avantages commerciaux devant permettre de compenser ce qui est supprimé. Si cette annonce constitue un premier pas, elle ne règle nullement le problème de fond en matière de reconnaissance. Cette dernière doit rapidement être confirmée et indiquer clairement le montant de la compensation proposée. Pour FO, elle devra être au moins égale au montant de ce qui a été supprimé. Par ailleurs, nous ne sommes pas dupes et avons mis en garde La Poste contre tout refus ou lenteur à y répondre favorablement. Si La Poste ne veut plus des retraités comme clients de La Banque Postale, elle sera la seule responsable du désengagement bancaire des retraités. La Poste et La Banque Postale doivent revenir rapidement sur cette décision et redonner aux 171 000 retraités tous les avantages qu’ils ont perdu (CB). Dans le cas contraire, nous les inciterons, s’il le faut, à s’interroger de l’utilité à rester attachés à une Banque du Groupe La Poste qui les déconsidère et ne leur manifeste aucune reconnaissance ! […]
INTERNATIONAL
18 décembre 2023A cette heure, le gouvernement italien a entamé le processus d’approbation de la loi de finances pour 2024. Le projet de loi préparé par l’exécutif prévoit une série solide de privatisations qui inclut également la Poste Italienne. En fait, le gouvernement a annoncé son intention de vendre les 30 % d’actions de la Poste détenues par le ministère des finances, procédant ainsi à la privatisation définitive du groupe. C’est un mauvais choix pour deux raisons. Tout d’abord, d’un point de vue économique, La Poste italienne réalise chaque année des bénéfices et des dividendes substantiels pour les actionnaires, ce qui profite également au budget de l’État italien. Dans très peu d’années, ces dividendes couvriront le montant perçu par l’État lors de la vente des actions. Deuxièmement, le transfert du contrôle de l’État entraînerait une distorsion de la société, remettant en cause le rôle joué par Poste depuis plus de 160 ans comme pilier fondamental de la cohésion sociale et territoriale de l’Italie, grâce à la distribution du courrier et des colis et à la collecte de l’épargne des citoyens. Les Postes sont aujourd’hui dans une phase délicate de transition numérique et écologique, cruciale pour l’avenir de l’Europe et elles ont besoin d’être soutenues dans leur développement. FO Com condamne ce choix de privatisation de la Poste italienne qui serait un cadeau au marché financier et qui priverait les citoyens et l’État italien d’un actif stratégique pour faire face à tous ces défis, mettant en péril l’avenir de plus de cent mille travailleurs. FO Com soutiendra les initiatives des syndicats italiens visant à stopper cette option. […]
3 octobre 2023Depuis des années et par notre affiliation commune à UNI Global Union, FO Com a entretenu des liens réguliers avec le JPGU, syndicat de la Poste Japonaise. Nos deux entreprises, plutôt similaires sur certains points, nous ont conduits à travailler sur des thèmes communs comme la digitalisation croissante de nos métiers, la présence postale en zone rurale, La Banque Postale, la robotisation, la prise en compte du e-commerce ou la question du dernier kilomètre. C’est donc, aujourd’hui, le fruit de douze années d’échanges ayant conduit nos camarades japonais à venir rencontrer FO Com cette année encore pour des discussions sur cette mutation. Ces 17 et 18 juillet, la Fédération FO Com, représentée par la Secrétaire Générale, Christine BESSEYRE et les responsables des secteurs Poste et International, Christine SIMON et Alex SIRIEYS, a accueilli une délégation japonaise composée d’un responsable syndical, d’un représentant de leur institut de recherche et d’un universitaire spécialisé dans l’étude des postes et notamment française. Le programme, après l’aspect protocolaire et linguistique, a mené la délégation à se déplacer sur plusieurs sites de Paris. Après une première visite des bureaux, il y a quelques années, en province et en zone rurale, c’était donc l’occasion pour eux de voir des sites BGPN et BSCC en zone urbaine, de rencontrer des postiers parisiens et d’échanger avec nous sur la nouvelle stratégie de La Poste Groupe. Avec le soutien du Secrétaire Départemental Thierry CHAISE, la délégation a pu visiter un nouveau bureau BGPN et répondre aux nombreuses questions de nos délégués japonais au sujet des diverses activités proposées : automates, passage du permis de conduire, conseillers spécialisés, instances, affranchissements, retraits d’argent. Les postiers présents ont pu aussi prendre part aux échanges et expliquer les changements de l’entreprise. Nous avons visité une antenne Logissimo gérant la prise en charge des paquets suite à des commandes en ligne qui reste, comme partout dans le monde, une activité en pleine croissance. Nous nous sommes ensuite rendus sur une Plateforme Colis pour leur présenter la nouvelle flotte électrique composée entre autres de vélos cargo ; l’occasion pour nos amis japonais de découvrir nos technologies et organisations de travail. Puis, les délégations se sont donné rendez-vous dans un établissement courrier en pleine mutation avec notamment le portage de repas. Depuis leur dernière venue, La Poste française a énormément évolué ; la délégation a aussi visité un autre établissement, plus fréquenté, avec des attentes et des enjeux différents. La délégation japonaise a pu, ainsi, poser de nombreuses questions sur les bureaux, les maisons France services, la disparition du timbre rouge, les missions de service public au sein d’une entreprise, certes, privée mais qui compte encore bon nombre de fonctionnaires. La Poste a déroulé ses ambitions avec des thèmes sur l’Excellence, la Conquête ou la Performance. Face au discours patronal, la délégation japonaise ne s’est pas montrée dupe et a riposté par des questions pertinentes sur les attentes des agents au sujet des conditions de travail, les salaires ou la rentabilité de ces nouveaux services. Après ces visites, nos deux délégations ont comparé les deux « Poste » pour déterminer les idées ou modèles qui pouvaient représenter des pistes sérieuses pour l’avenir. Le Japon voit son taux de natalité baisser depuis des années entraînant un vieillissement spectaculaire de sa population. Le nombre de travailleurs actifs est en baisse et le pays manque, par exemple, cruellement de chauffeurs routiers. À l’instar de ce qui se passe en France, la Poste Japonaise voit le volume de courrier diminuer, la croissance du colis dans un monde concurrentiel et un manque évident de main - d’œuvre. Elle a d’ailleurs perdu 30 000 postiers en quatre ans et dispose encore de 24 000 bureaux de poste mais elle constate une baisse de sa clientèle, d’où sa réflexion sur la nécessité de trouver de nouveaux services. Toutes ces raisons amènent les délégations à poursuivre et à échanger nos analyses respectives. […]
2 octobre 2023Depuis juin 2022, La Conférence Internationale du travail a ajouté la reconnaissance d’un milieu de travail sûr et salubre comme principe à sa liste des droits fondamentaux. Cette modification devrait susciter une plus grande considération des questions liées à la santé et à la sécurité du travail (SST) au sein des normes mondiales. En février 2023, le monde entier a douloureusement constaté les conséquences dévastatrices de la pandémie de la Covid-19, avec 750 millions de cas confirmés et 6,8 millions de décès. Étant l’une des plus dévastatrices de l’histoire récente, cette crise sanitaire a sensibilisé de manière sans précédent à la question cruciale de la santé et de la sécurité au travail (SST). Des millions de travailleurs ont continué à exercer leur activité en première ligne, exposés quotidiennement à des risques. Pour d’autres, la pandémie a accéléré la transformation numérique comme le travail à distance qui a connu une forte progression. Cette évolution s’est accompagnée d’une utilisation accrue des nouvelles technologies numériques par les employeurs à des fins de contrôle, de surveillance et dans certains cas, de gestion des travailleurs engendrant ainsi des risques spécifiques en matière de SST. Uni Global Union à laquelle FO Com est affilié, a soutenu les syndicats du monde entier dans l’adoption de meilleures pratiques en matière de santé et de sécurité au travail. Lors de son 6e congrès en août 2023, des témoignages poignants ont illustré la réalité de ces défis. En Suède, une entreprise internationale surveille étroitement les travailleurs dans ses entrepôts, leur imposant le port de bracelets et de casques pour recevoir des instructions en temps réel. Cette pratique a eu pour conséquence d’accentuer le stress et les problèmes de santé mentale des travailleurs. Ces problèmes ne découlent pas d’aspects individuels, mais sont le résultat néfaste de l’organisation du travail imposée par l’employeur, lequel a une obligation en matière de santé et de sécurité au travail. En Finlande, où le secteur du commerce est principalement féminin, les femmes sont plus souvent victimes de harcèlement et de violence de la part de tiers qui peuvent avoir des conséquences physiques et psychologiques. Pour remédier à ces problèmes, il est impératif qu’elles bénéficient de la confiance de leur employeur grâce à la négociation collective, un outil essentiel pour renforcer leurs droits. UNI encourage les syndicats à utiliser la Convention 190 comme instrument pour appuyer la négociation de politiques contre la violence basée sur le genre dans les conventions collectives. Il est à noter que la Convention 190 est actuellement ratifiée par 32 pays, dont la France, mais pas la Finlande. Plusieurs syndicats du monde entier ont également exprimé leur soutien aux victimes de violence domestique. Par exemple, l’Irlande introduira à l’automne une législation prévoyant cinq jours de congés payés pour les victimes de violence domestique. Cette avancée résulte également de la négociation collective. L’Alliance syndicale au sein de l’opérateur de télécommunication Orange, dont FO Com est membre, a intégré certains éléments de la convention C190 dans l’accord mondial sur l’égalité professionnelle Femmes-Hommes. Les travaux de la Conférence Mondiale des femmes précédant le congrès auxquels FO com a participé, ont aussi mis en évidence l’importance de reconnaître que la santé au travail doit être appréhendée en tenant compte des spécificités de chaque genre pour adapter, en conséquence, les conditions de travail. Les effets du travail sur la santé des femmes restent largement méconnus et minimisés. À titre d’illustration, les postes de travail et les équipements, y compris les équipements de protection individuelle (EPI), sont conçus en prenant pour référence les caractéristiques physiques d’un « homme moyen ». Dans ce contexte, FO com a œuvré pour que les factrices de La Poste française, généralement de taille plus petite que celle des hommes, bénéficient de vélos spécialement adaptés à leur taille, ce qui profite à l’ensemble des travailleurs de petite stature. D’autres intervenantes du monde entier ont souligné que les femmes continuent d’assumer l’essentiel des responsabilités de soin ce qui accroît le risque de surcharge de travail, de stress et de problèmes de santé mentale en l’absence de dispositions permettant de concilier vie professionnelle et vie privée. Une déléguée d’Afrique du Sud a aussi mis en lumière les problèmes spécifiques des femmes qui sont souvent ignorés sur le lieu de travail tels que les fausses couches, les avortements, les mortinaissances qui ont des effets physiques et émotionnels dévastateurs sur la mère, nécessitant parfois des mois pour se rétablir physiquement, et bien plus longtemps pour se remettre émotionnellement et psychologiquement de cette perte. Enfin, le 6e congrès d’Uni en août 2023 a mis en exergue l’importance cruciale de la santé et de la sécurité au travail (SST) à l’échelle mondiale, tout en soulignant que ces enjeux affectent de manière inégale les travailleurs, en particulier les femmes. Face aux défis de la pandémie, de la transformation numérique et des inégalités de genre, l’appel à une action collective est essentiel pour promouvoir la justice sociale et garantir la protection des travailleuses et des travailleurs. Dans cet ADN syndical, il est impératif de reconnaître l’importance de « nous lever ensemble » pour créer un environnement de travail sûr et salubre pour tous. […]